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Comment aborder la question de la mort avec son enfant ?
En grandissant, un enfant va spontanément aborder le sujet de la mort :
C’est quoi la mort ? Qu’est-ce qu’il se passe après ? C’est pour toujours ? Toi aussi tu vas mourir (maman, papa…) ? C’est comme quand on dort ? Il est parti où Pompon, il va revenir ?
Face à ces questions, on se trouve parfois désarmé. A l’occasion du weekend de la Toussaint, nous avons souhaité écrire cet article pour tenter de vous donner quelques pistes de réflexion.
Ici, il n’est pas vraiment question de rentrer dans l’aspect philosophique du sujet, mais plutôt d’aider de notre mieux les parents en espérant leur apporter des éléments de réponse.
La représentation de la mort : une construction par étape
C’est quoi être mort ? Cette question existentielle éveille assez tôt la curiosité des enfants. Les interrogations arrivent généralement autour de 3-4 ans, notamment lorsque des décès ont touché la famille ou si les enfants sont trop exposés à la télévision.
Chez l’enfant, la conception de la mort se fait par étape. C’est un sujet difficile à comprendre avant 5 ans, car l’enfant pense que c’est passager, que la personne décédée va revenir, qu’elle est en quelque sorte « partie en voyage ». Il peut également penser que la mort est contagieuse et ne réalise pas qu’elle concerne tout le monde. L’enfant peut se dire que c’est réservé aux personnes âgées.
Autour de 8 ans l’enfant commence à comprendre l’aspect irréversible de la mort. Il se la représente alors comme une étape faisant partie intégrante du cycle de la vie de chaque être humain. Pour l’enfant, la mort est également synonyme de séparation et de solitude. Il va alors se questionner sur la perte de ses parents.
Dédramatiser la mort
Généralement, les premières questions autour de la mort viennent davantage de la curiosité de l’enfant que d’une inquiétude. Afin d’éviter que cela devienne une peur, voire une phobie, il est important de ne pas la dramatiser, ou au moins de la démystifier. La mort fait partie de la vie : tout organisme sur terre vit et meurt. En premier lieu, il est important de partir de ce que l’enfant connait, de ce qu’il a entendu à ce sujet, de le faire verbaliser. Une des façons de discuter de la mort avec un enfant peut être en abordant le cycle de la vie :
« De manière générale, on meurt parce qu’on est trop vieux, c’est-à-dire que quand notre corps est trop usé, il arrête de fonctionner. Mais les Hommes peuvent vivre au moins jusqu’à 100 ans, tu sais. C’est ce qu’on appelle le cycle de la vie, on nait, puis on est enfant, puis on grandit on devient adulte, on devient de plus en plus vieux et on meurt. Des fois, on peut mourir aussi parce qu’on a une maladie qui ne se guérit pas ou parce qu’on a un accident grave »
Ne pas en faire un tabou et aborder ce sujet facilement
Il est important de répondre avec simplicité et honnêteté. En effet, vouloir protéger son enfant est naturel, mais ne pas aborder le sujet, ou masquer la réalité risque d’avoir l’effet inverse de celui attendu.
Les enfants sentent et comprennent souvent bien plus que nous l’imaginons, même si l’on cherche à leur cacher. Pour cette raison, aborder la mort en toute transparence les aide à comprendre que c’est le cycle normal de la vie, Que tout être vivant est amené à disparaitre. On peut aussi aborder ce sujet avec lui librement avant même qu’il nous pose la question.
Essayer de ne pas projeter ses propres peurs à son enfant.
Souvent, les histoires que racontent les parents à leurs enfants sont tirées de leur propre vision de la mort. Ils racontent l’histoire qu’ils pensent être la plus rassurante (notamment pour eux). La vérité c’est que les enfants ont la plupart du temps beaucoup moins de peurs que les adultes et font souvent preuve de plus de sagesse face aux questions philosophique de la vie. Les inquiétudes qu’ils éprouvent face à la mort sont gé que celles qu’ils perçoivent chez leurs parents.
Il est difficile de parler de quelque chose que l’on ne comprend pas soi-même. La conception de la mort est finalement propre à chacun, selon sa conception philosophique, culturelle ou religieuse. L’important est de laisser à votre enfant la possibilité de se construire la sienne. Il faut donc laisser la place à l’imagination de l’enfant.
Eviter le langage abstrait
À l’âge où ces questions arrivent, les enfants ne comprennent pas souvent les métaphores et les images utilisées par les adultes pour « adoucir » la mort. De ce fait, les paroles telles que « papa est parti », « il s’est endormi pour toujours » ou encore « il est parti au ciel » peuvent porter à confusion. L’enfant risquera alors d’avoir peur à chaque départ d’un proche, ou à l’heure du coucher. Ces métaphores peuvent ainsi de faire naître une l’anxiété chez l’enfant et générer des troubles de l’endormissement. De même, « partir » peut sous-entendre un abandon volontaire, voire un retour possible.
Par ailleurs, il faut éviter d’associer la maladie à la mort, car un enfant pourrait être angoissé à chaque fois que l’un de ses proches tombe malade. Là encore, il conviendrait mieux de parler de grave maladie, et d’insister sur le fait que l’on se remet de nombreuses maladies.
Face au Deuil
La question de la mort peut aussi arriver plus brutalement, lors d’un décès d’un membre de la famille ou bien d’un animal de compagnie par exemple. Les enfants ressentent facilement les émotions des adultes, rien ne sert alors de chercher à les dissimuler. Exprimer clairement ses émotions à ses enfants permet, d’une part qu’ils comprennent que toute émotion est légitime et doit avoir sa place, d’autre part qu’il est normal de ressentir de la tristesse lors d’un décès.
Cependant après l’annonce d’un décès, si l’adulte est submergé par l’émotion, il vaut mieux attendre avant de venir vers son enfant. Quand cela est trop difficile, l’adulte peut demander à une personne moins touchée émotionnellement d’intervenir auprès de l’enfant, comme un ami, un autre membre de la famille ou un professionnel de santé comme un psychologue spécialisé pour les enfants.
Finalement, il n’existe pas de mode d’emploi universel, ni d’histoire unique à raconter. Le plus important reste d’aborder le sujet pour ne pas en faire un tabou
Voici une liste de livres qui pourront vous être utiles.
Enfin, nous vous proposons deux vidéos qui pourraient aider votre enfant à mieux comprendre et vous aider à entamer la discussion :
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