A travers cette citation, je voulais vous parler des épreuves de la vie et plus précisément des grands enseignements qui se cachent derrière elles.

  Des événements comme une maladie, un accident, un deuil, sont vécus comme des tempêtes qui nous mettent souvent à terre. Quelle que soit notre perte, notre souffrance est proportionnelle à l’attachement (et à l’identification) que l’on avait pour notre état antérieur.

  Trois ans après mon accident, alors que je pensais en avoir terminé avec les hôpitaux et les centres de rééducation, je dois subir une nouvelle intervention en urgence.

  A ce moment-là de ma vie, je me relevais à peine de mon accident. J’avais décidé de croquer la vie à pleine dent. J’avais arrêté mes études de génie civil, pris une année sabbatique pour me rencontrer en partant sur une île à l’autre bout du monde. C’est en rentrant de ce séjour que j’ai entamé mes études de psychologie. Je pensais que le plus dur était derrière moi mais la vie avait d’autres plans pour moi.

  Cette fois-là, j’ai passé près de 5 mois alité strict avec juste l’autorisation de relever mon dossier de 20° pour les repas, où mon champ de vision était limité aux 4 murs de ma chambre, où chaque jour mon regard ne pouvait se poser que sur le même plafond, les mêmes meubles, et le même sapin par la fenêtre.

  Les premiers temps, j’ai vécu une véritable tempête émotionnelle, j’étais submergé par un profond sentiment d’injustice. Mon lit était devenu ma nouvelle prison.

  Mais dans cette prison de coton, il s’est passé quelque chose de très beau. Un jour, j’ai compris que la seule porte de sortie se trouvait au fond de moi. En y plongeant, le sentiment d’injustice a laissé place à une profonde paix intérieure. Une des plus belles leçons de ma vie qu’aucun mot ne saurait décrire.

  J’ai pris conscience que les tempêtes que nous traversons ne sont pas là pour nous enfoncer, mais plutôt nous enseigner ce que nous sommes au plus profond de nous.

  Pris dans une tempête, notre premier réflexe sera d’essayer de résister pour ne pas être emporté, de s’accrocher à la moindre branche connue. Or, on va vite s’apercevoir que cela nous fatigue, et qu’à terme cela renforce même notre souffrance.

  Finalement, la seule issue sera de se laisser emporter par le courant de la vie qui nous invitera à descendre au fond de nous. La seule sortie se trouve à l’intérieur de nous.

Valentin Le Blanc, psychologue à Digne-les-Bains