Quand on ressent le besoin de plaire absolument, de ne jamais décevoir, pour ne pas être rejeté ou abandonner, alors on va souvent avoir l’impression « d’acheter » l’attention et la présence de l’autre.

On va essayer de ne montrer que ce que l’on pense digne d’être aimé chez soi.

Une insatisfaction

Ainsi, on ne va jamais être réellement satisfait, ni comblé par la présence de l’autre, ses compliments ou son attention, car on aura l’impression de l’avoir dupé, de lui avoir « vendu du rêve ».

Et on aura l’impression que l’autre reste pour en pas nous blesser, ou encore qu’il est là parce qu’il ne sait pas encore qui on est…

Sans failles

On s’attend donc à ce qu’à tout moment, l’autre découvre qui on est vraiment.

Pour cette raison, on va être angoissé. Angoissé en permanence de ne montrer que le « beau », le « pur », le « propre ».

Que cet ange qui est en nous, car dès lors que nous montrerons ce que nous considérons comme nos failles et nos démons, on est persuadé qu’il partira.

Une hypervigilance

Alors on vit avec la sensation désagréable que l’autre va s’en aller d’un instant à l’autre.

Et pour que cela n’arrive pas, on reste dans l’hypervigilance, on fait attention à chaque détail, non seulement de nos comportements et nos paroles, mais également des réactions de l’autre.

Finalement, on porte des masques en permanence pour que l’autre ne nous voit pas.

Un je(u) fatigant

On joue la scène de théâtre de la personne aimable et désirable.

Or jouer ce rôle sans cesse finit par être extrêmement épuisant et insatisfaisant.

Comme un acteur qui n’aurait jamais le droit de simplement redevenir lui-même avec ses proches.

L’enfermement

Le cercle vicieux s’est installé : j’ai peur d’être rejeté, je dois donc plaire à l’autre pour que ça n’arrive pas.

Mais si je reste moi-même, je ne pourrai pas plaire.

Alors je me transforme, je me montre partiellement ou je mets en avant certains de mes personnages.

Involontairement, j’ai le sentiment d’acheter l’attention et la présence de l’autre, et de ne jamais les mériter.

Ainsi, je confirme que je ne peux pas plaire autrement et je ne suis jamais rassuré.

Il résulte de cette histoire une éternelle insatisfaction, car nous aurons toujours l’impression que l’autre personne reste près de nous pour notre jeu d’acteur et non pour ce que nous sommes vraiment.

L’idée ici n’est pas d’être fataliste, mais de commencer par prendre conscience de nos blessures et croyances profondes.

Par exemple : « je ne mérite pas d’être aimé.e », « je ne suis pas à la hauteur… », « je serai toujours rejeté.e », « je suis faible », « je suis dépendant.e »…

On vous le dit souvent, prendre conscience de nos croyances profondes est une première étape qui permet d’identifier ce qui vient biaiser notre regard sur le monde.

Chacune de ces croyances va générer des pensées et émotions douloureuses.

Alors une fois les croyances identifiées, on peut commencer à défusionner avec ses pensées. C’est-à-dire prendre du recul sur nos pensées, les voir comme une seule réalité possible parmi des milliers d’autres.

Autrement dit, comprendre que chacun regarde à travers son propre prisme : nous et les autres.

Ce qui à travers notre prisme nous paraît non désirable, apparaîtra différemment dans le regard de chacun.

 Enfin, c’est en acceptant l’idée que je peux ne pas plaire que je me libère de cette peur et des efforts que j’y consacre.

Cette authenticité permettra à l’autre de voir et d’aimer ce qui est unique en moi.