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Qu’est-ce que les TCC(E) ? En quoi peuvent-elles vous aider ?
Généralités :
Les thérapies comportementales, cognitives et émotionnelles (TCCE) sont considérées comme des thérapies brèves. Ce sont les thérapies qui bénéficient du plus grand nombre de preuves scientifiques concernant leur efficacité. Ainsi, ces thérapies sont recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans de nombreux cas, tels que :
• Les troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire…)
• Les troubles anxieux (anxiété sociale, anxiété généralisée…),
• Les phobies,
• Les TOC
• Les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie…),
• L’insomnie,
• Les comportements addictifs…
Les TCC ou TCCE sont la mise en œuvre de la psychologie scientifique dans le champ des psychothérapies.
Ces thérapies partent de trois composantes : les comportements, cognitions et émotions. En thérapie, nous nous intéressons à l’interaction entre ces trois composantes et l’installation de cercles vicieux qui peuvent en résulter.
Commençons par un peu d’histoire des TCCE
Pour mieux comprendre les TCCE, il faut s’intéresser à leur histoire, développé en 4 vagues successives.
Une première vague comportementale
Les TCC ont commencé par la vague comportementale. Certains principes et techniques de cette vague étaient déjà utilisés depuis l’antiquité, notamment par Hippocrate. Néanmoins, il faudra ensuite attendre le 19e siècle pour voir les « behavioristes », tels que Skinner, Pavlov ou Watson, développer les concepts de conditionnement classique et opérant.
A cette époque, ils s’intéressent seulement aux comportements observables et aux conditionnements qui les influencent. Les conditionnements vont alors être étudiés à travers l’observation des réponses réflexes que l’on a face aux stimuli de notre environnement. En d’autres termes, une action va entraîner un comportement réflexe, qui va pouvoir être renforcé ou diminué selon la conséquence finale de ce comportement.
Ici, on s’intéresse donc très peu à la « boite noir », c’est-à-dire à ce qui se passe entre le stimulus et la réponse comportementale observable. Bien que parfois réducteurs, ces concepts ont été très utiles dans le traitement des troubles anxieux et des addictions notamment. Ils forment aujourd’hui les fondements théoriques des TCC.
Nous y reviendrons prochainement, mais de nombreuses idées reçues sur les TCC découlent de cette vague, parfois considérée comme « du dressage humain » quand elle n’est pas étudiée et comprise dans sa globalité.
Une deuxième vague cognitive
En parallèle, à partir des années 50-60, se développe le courant cognitiviste, qui va lui s’intéresser particulièrement à cette fameuse « boite noire ». Elle tire ses origines philosophiques des Stoïciens, et notamment de cette citation d’Épictète qui la résume bien « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais l’interprétation qu’ils en font ».
Dans ce courant, les cognitivistes partent du postulat que ce sont nos croyances dysfonctionnelles sur nous-même, les autres et le monde qui sont à l’origine de notre souffrance.
Partant de ce constat, le travail thérapeutique consiste principalement à modifier les croyances et les modes de pensées considérés comme « dysfonctionnels » et qui nous font souffrir. Le thérapeute et le patient se focaliseront donc sur les schémas mentaux à restructurer.
C’est dans les années 90 que les deux premières vagues fusionnent pour former les TCC. Ils considèrent alors que nos pensées et nos comportements sont en interaction constante et influencent mutuellement nos actions, nos croyances et nos pensées
Une troisième vague émotionnelle
C’est à partir de cette vague que l’on considère les émotions comme aussi importantes et influentes que les comportements et les pensées. Vont alors être observées les interactions entre comportements, cognitions et émotions pour comprendre le fonctionnement de la personne.
Les objectifs thérapeutiques diffèrent énormément des vagues précédentes. En effet, les deux premières vagues visaient la réduction des symptômes, tandis que la troisième vague, bien qu’elle puisse également amoindrir les symptômes, n’a pas cet objectif premier.
En effet les techniques et bases théoriques utilisées visent davantage l’acceptation de ses émotions et pensées douloureuses plutôt que leur modification ou leur disparition. Les pensées et émotions douloureuses sont alors considérées comme faisant partie intégrante de la vie, pour permettre de continuer à avancer en direction d’une vie qui a du sens pour soi, malgré la présence d’une douleur ou d’une souffrance.
Dans cette 3e vague, nous retrouvons les thérapies basées sur la pleine conscience, la thérapie ACT, la thérapie comportementale dialectique (TCD), le biofeedback ou encore la thérapie des schémas.
Vers l’émergence d’une 4ème vague
De nombreux chercheurs et thérapeutes de différents courants théoriques se rassemblent pour former une 4e vague pleinement intégrative. L’objectif est de déterminer les processus communs à diverses approches afin d’y recourir, de les activer et les rendre les plus fonctionnels possible.
Quelle est l’attitude du thérapeute ?
Dans ces thérapies, le psychologue a une attitude particulière. Il n’est ni au-dessus du patient tel un savant, ni en retrait à ne faire qu’écouter. Le thérapeute a son domaine d’expertise : la psychologie et les outils dont il se sert. Néanmoins, le patient a également son domaine d’expertise : sa problématique personnelle et son vécu. En effet, il n’y a pas meilleur expert que soi sur son vécu et de ses difficultés.
Au cours de l’accompagnement, il y a de nombreux échanges, le psychologue est là pour vous expliquer votre fonctionnement, répondre à vos questions et vous proposer des outils pour atteindre les objectifs fixés. Pour ces raisons, le psychologue et le patient vont avancer ensemble et avoir chacun un rôle actif. Rendre le patient pleinement acteur de son accompagnement lui permet, non seulement de reprendre confiance en lui, mais également de l’autonomiser au fil de la thérapie. L’objectif final est que chacun s’approprie les techniques ou outils proposés afin de s’en servir au quotidien, et n’être dépendant de personne pour mener la vie souhaitée !
A partir de la 3e vague, ce que Christophe André nomme « la révélation de soi » est reconnu comme thérapeutique. C’est-à-dire que le thérapeute, quand il estime que cela peut être utile à son patient, choisit de partager son expérience personnelle. L’un des objectifs est de se montrer comme un être humain à part entière, au même niveau que tout autre être humain, avec ses forces et ses faiblesses, ses difficultés et ses réussites.
Quels sont les principes de base des TCCE ?
Il existe une interaction constante entre nos pensées, nos émotions et nos comportements qui s’influencent mutuellement. En thérapie, l’objectif premier du psychologue est de comprendre comment vous fonctionnez à ces trois niveaux, afin de déterminer la ou les causes de votre souffrance et ce qui contribue à la maintenir aujourd’hui.
La première étape du changement passant par la compréhension, le thérapeute est là pour répondre à vos questions, aussi bien au niveau théorique qu’avec des exemples personnalisés, des schémas et des métaphores. Durant l’accompagnement, thérapeute et patient cherchent ensemble à comprendre ce qui entretient la souffrance, afin de trouver ensemble des solutions pour la réduire, et retrouver une vie épanouissante. En effet, bien qu’elle soit une étape primordiale de l’accompagnement, la compréhension du problème ne suffit généralement pas à elle seule pour changer.
En TCCE, bien que nous prenions le temps d’explorer le passé quand cela est nécessaire, l’essentiel de la thérapie est centré sur « l’ici et maintenant », c’est-à-dire sur ce qui est ressenti et qui pose problème actuellement dans la vie de la personne.
En TCCE, bien que nous prenions le temps d’explorer le passé quand cela est nécessaire, l’essentiel de la thérapie est centré sur « l’ici et maintenant », c’est-à-dire sur ce qui est ressenti et qui pose problème actuellement dans la vie de la personne.
En pratique, comment cela fonctionne ?
Au cours des premières séances, nous faisons connaissance. Le patient en apprend sur l’approche du thérapeute, et lui confie ce qu’il souhaite et ce qui lui semble important sur sa problématique et sa demande globale. Puis, une analyse fonctionnelle va permettre au thérapeute de comprendre et d’expliquer au patient ce qu’il perçoit de son fonctionnement, et plus précisément des situations qui lui posent problème. Ensuite, les objectifs de l’accompagnement sont fixés ensemble, dans l’idée d’une collaboration.
La relation que créée est un élément primordial du bon déroulement et de l’efficacité de la thérapie. Ainsi, tout au long de l’accompagnement, s’adapter aux besoins et au rythme du patient est une priorité, car nous considérons que ce n’est pas au patient de s’adapter à la pratique du thérapeute, mais bien l‘inverse.
Durant l’accompagnement, des exercices peuvent être proposés en séance, mais aussi entre les séances. Ils permettent d’aller vers plus de concret : dans l’introspection, dans la remise en question et vers une meilleure connaissance de soi. L’objectif est notamment de mettre en place de nouvelles habitudes et automatismes pour aller vers une vie en accord avec ses valeurs, qui a davantage de sens pour soi. Enfin, des échelles de mesure peuvent également être proposées à différents moments de la thérapie, dans le but de montrer au patient sa progression sur la base d’éléments précis.
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