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Sortir d’une addiction : les stades du changement
Pour l’occasion du mois sans tabac, on profite de notre expérience de psy en service d’addictologie pour vous partager quelques conseils pour faire face aux addictions.
Cela sera présenté sous forme d’une mini-série de post sur les notions clefs des addictions et les techniques qui peuvent aider à arrêter.
Aujourd’hui, on commence par une notion importante, celle du changement, et plus précisément, de la motivation au changement.
Une progression vers le changement
La plupart du temps le changement n’est pas brutal, il peut être vu comme un processus.
Pour arrêter un comportement qui nous pose problème, on va souvent passer par différents stades de motivation. Il est donc important de les connaitre.
Dans les années 90, deux chercheurs, Prochaska et Diclemente, proposent un modèle sur le changement intentionnel de comportement.
Pour eux, le changement est un processus dynamique et fluctuant qui va passer par différents stades. Ils en identifient plus précisément 6.
Stade 1 : la pré-contemplation
À ce stade, on ne pense pas avoir de problème avec notre consommation.
On peut tenir des phrases comme « Ah moi la cigarette, c’est pas un problème j’arrête quand je veux ! » « J’arrêterai les jeux vidéo quand ça ira mieux ! »
On ne voit que les avantages de la consommation.
On fait très peu de lien entre les mauvaises expériences que l’on peut vivre et notre comportement.
C’est le stade du déni. Ça peut être très difficile pour l’entourage mais rien ne sert de forcer la personne, elle n’est pas prête à entendre.
Stade 2 : la contemplation
Ici on prend conscience d’une part qu’un problème existe, d’autre part de son influence sur notre vie.
Le désir et l’intention de changer émergent, mais on ne se sent pas encore prêt à changer.
On est encore à la recherche de solutions extérieures à soi, la technique révolutionnaire le traitement ou la cure miracle.
C’est le stade de l’ambivalence : « je voudrais arrêter, mais… c’est pas le moment ».
Stade 3 : La préparation à l’action
À ce stade, l’ambivalence est résolue. On constate qu’il existe plus d’avantage à arrêter la consommation.
On a donc pris la décision de changer et on se projette dans un futur proche.
Par exemple : « Le 15 novembre j’arrête… ».
On prépare un plan d’action pour la suite (on vous en parle bientôt plus en détail !).
Stade 4 : L’action
Puis, vient le moment où on met en place le plan d’action préparé précédemment.
C’est une étape généralement difficile à traverser, car elle génère beaucoup d’inconfort.
Les premiers jours peuvent être difficiles mais heureusement l’inconfort diminue avec le temps.
Stade 5 : Le maintien et la prévention de la rechute
Ici, on sort progressivement des cercles vicieux grâce à des changements d’habitudes.
On touche les bénéfices de notre arrêt (sur notre santé, nos relations, notre travail, mémoire, concentration, ressources cognitives…).
Il y a un changement de style de vie qui se généralise.
C’est le stade de la consolidation, mais également celui où il est nécessaire de rester vigilant face aux envies pour éviter le risque de rechute.
Stade 6 : La rechute
Eh oui, la rechute fait parte du processus ! Ce n’est pas un stade obligatoire, mais il faut généralement plusieurs tentatives pour que ça soit « la bonne ».
On est pas obligé de passer par ce stade, mais il est assez fréquent.
Comme disait mon grand-père « l’échec est le brouillon de la réussite ».
On va apprendre de notre rechute ( Pourquoi j’ai consommé ? Dans quelles circonstances ? Avec qui ou comment je pourrais faire dans la même situation la prochaine fois ? ).
On augmentera ainsi nos chances de réussite pour la prochaine tentative.
Malheureusement, après une rechute si on ne connait pas le processus, on peut vite tomber dans la culpabilité, la honte ou le désespoir.
Conclusion
Ces stades peuvent être très utiles à connaître avant de se lancer dans un projet d’arrêt.
La plupart du temps, on a besoin de temps pour traverser les 3 premiers stades.
Si vous vous inquiétez pour une personne de votre entourage, il faut savoir que forcer un proche est souvent contre-productif et peut même créer de la résistance et bloquer la personne dans son processus.
Il vaut mieux laisser la personne cheminer d’elle-même, tout en étant présent et à l’écoute.
Il est également possible de lui fournir de l’information et de l’orienter vers une structure spécialisée.
Le mot de la fin
La motivation est une notion centrale dans les addictions, il est donc vraiment important de comprendre les différentes phases dans le changement.
Dans le prochain article, on abordera la notion de « craving », c’est-à-dire l’envie ou le besoin irrépressible de consommer.
Aline & Valentin
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