« Ayant élaboré tout un réseau d’évasions, nous sommes prisonniers de notre habitude de fuir. » – Jiddu Krishnamurti

L’évitement est l’une des habitudes les plus insidieuses et l’un des plus grands freins à notre épanouissement personnel.

C’est un véritable poison, car en plus de nuire à notre épanouissement, il nous procure l’illusion qu’il est la solution parfaite pour nous ! LA solution à notre problème.

Alors, pourquoi la fuite est-elle si insidieuse ? Et bien, parce que c’est une stratégie d’une efficacité sans égal pour fuir l’inconfort d’une situation, pour fuir nos émotions.

Le problème, c’est que fuir nos émotions ne nous aide pas à être en paix avec nous-même. Alors, on pourra fuir éternellement ces situations, par exemple en s’anesthésiant avec de l’alcool, des drogues ou la télé. En s’isolant, en fuyant les invitations, le monde, les lieux qui nous angoissent.

Bien sûr, toutes ces stratégies de fuite nous apaisent sur le moment, car on ne va pas affronter la situation redoutée. L’ennui, c’est que cette fuite nous enferme dans cette illusion que tout va bien lorsque l’on est loin de tout. Elle nous isole et nous éloigne de nos valeurs.

Bien entendu, ça ne veut pas dire qu’il faut absolument affronter tout ce qui est désagréable, se mettre dans l’inconfort en permanence et subir sans agir ! Cela n’aurait pas d’intérêt. Le but n’est pas de se mettre sans arrêt en difficulté, car nous risquons de nous épuiser, sans même se rapprocher de ce qui est important pour nous.

Non, cela veut dire que nous savons au fond de nous ce qui se rapproche de nos valeurs, ce à quoi nous aspirons profondément. Nous savons ce que nous fuyons par peur. Car au moment où nous fuyons par peur, il n’y a pas seulement un sentiment de soulagement qui apparaît.

Ce soulagement est souvent accompagné de honte, de désespoir ou de tristesse. Parfois de comportements autodestructeurs. Dans ces conditions, la décision de fuir n’amène pas que de la sérénité, mais il est difficile de mettre en lumière ce qui se cache derrière.

C’est à ce moment-là que nous devenons prisonnier de notre habitude de fuir. Parfois, l’habitude s’est installée depuis si longtemps qu’on ne se sent plus capable de réagir et d’agir autrement. Alors, on n’ose même plus essayer, ni aller explorer ce qui se cache au fond de soi.

Souvent, on a peur de se rencontrer. On ne sait pas qui est au fond, quand on ne se fuit plus.

Or, apporter de la conscience sur cette partie douloureuse, sur ce que nous fuyons réellement, sur ce que cela nous empêche de faire, sur le chemin que l’on prend en fuyant… est le début d’un grand changement intérieur.

Bonne journée à tous,

Aline & Valentin